samedi, septembre 26, 2009

La Pute et Elvis



Pierre Falardeau

D’un coté, j’ai toujours eu beaucoup de respect pour son combat. D’un autre coté, je trouve qu’il s’y prenait mal. Je me souviens en 1994, j’étais au théâtre Granada à Sherbrooke ou se trouvait un rassemblement du regroupement des travailleurs de l’Estrie. Parmis les invités de la soirée : Richard Desjardins, Michel Chartrand et Pierre Falardeau qui venait donner son discours et nous présenter un de ses courts métrage. Qu’est ce que je faisais là ? Moi, je m’étais introduit par derrière et pris place au parterre pour voir Richard Desjardins seul avec sa guitare sur scène.

J’ai donc écouté Chartrand seul sur scène avec ses pantoufles, vu le film de Falardeau et tripé fort quand Desjardins a chanté. Mais revenons à Falardeau. Je me souviens plus du discours mais je me souviens du film : « Le temps des bouffons » La salle est pleine à craquée et tout le monde rit de bon cœur. Mais plus le film avance et plus je suis mal à l’aise. La voix de Falardeau et méprisante au plus haut point quand il vient à parler des « vielles anglaises sèches » et la foule en redemande. Moi je suis assis et je ne comprends pas pour quoi autant de mépris ? Qu’est ce qu’elles ont faites « les vielles sèches » , à part accompagner leur mari qui, visiblement, n’ont pas les mêmes idéologies que Falardeau ? Nous sommes quelques-uns uns à ne pas faire d’ovation à la fin du film. J’en ai parlé par la suite à des amis qui étaient là et je n’étais pas seul à avoir été mal à l’aise à ce point. A cause de ca, j’ai pas acheté le propos de Falardeau, même si je comprenais et approuvais certaines des dénonciations du film. J’ai trouvé ca cheap, méprisant et gratuit.

J’ai aussi beaucoup de difficulté quand j’écoute Falardeau car je le trouve très cultivé et deux minutes plus tard il tombe dans des absurdités que même un cégépien du Vieux Montréal ne ferait pas.
Prenez la reconstitution de la bataille des Plaines. A entendre Falardeau, il n’y a pas beaucoup de différence entre cette bataille et la guerre du Vietnam. On brûle les maisons, on rase tout, on viol, etc. Bref, il ne manque que la Chevauchée des Valkyries et c’était ca les Plaines. Il prend bien soins de ne pas dire que les soldats anglais allaient cogner aux portes des villageois pour leur dire : « Beg your pardon but we will burn the house down. Would you mind stepping out and follow where we will provide you with shelter and food for the time being » Il ne parle pas non plus des canadiens francais déguisés en indiens, qui chargeaient les soldats anglais pour ensuite les scalper. Il oublie aussi de parler de la façon dont on faisait la guerre à cette époque, ou les soldats sont en rangé et attendent leur tour pour tirer. On faisait la guerre en gens civilisés qu’on disait à cette époque. On est très loin des scénarios de Falardeau ou tout le monde est barbare et s’égorge sur le champs de bataille. Ce n’était pas Brave Heart ou The gladiator. C’était une façon étrange de faire la guerre qui nous parait complètement loufoque aujourd’hui. Mais ce n’est pas ca que Falardeau a propagé. De plus, il disait que nul par ailleurs dans le monde, ce type de reconstitution existait. C’est faux. On refait les grandes batailles de la guerre civile américaine comme on refait celle de Waterloo à l’occasion.
C’est ce coté manipulateur qui m’énervait chez Falardeau.

Je comprends pas non plus pourquoi il compare l’indépendance acquise des anciens pays de l’Est à celle du Québec « Pourquoi eux-autres sont capables pis nous autres on arrive pas » qu’il demandait. C’est assez simple pourtant comme réponse, et ce gars cultivé ne comprend pas ? Le Canada n’est pas une dictature, le Québec ne vit pas et n’a jamais vécu sous un régime communiste ou tout autre sorte de dictature. Ces nouveaux pays ont du se battre pour trouver leur liberté. Au Québec, tu peux voter, envoyer des francophones à Ottawa, Ils peuvent même devenir Premier Ministre. Au Québec t’as le droit de vote, de travailler, de gagner de l’argent et faire ce que tu veux avec. Tu peux t’acheter un Jos-Louis pis un Pepsi sans demander la permission. T’as même le droit de former ton parti politique et de demander à devenir un pays indépendant sans te faire tuer ou mettre en prison. Ici, t’es libre de faire ce que tu veux. Tu peux même dire non ou oui 2 fois à des referendums ! Et il se demandait pourquoi on y arrivait pas ? Pourtant il avait très bien répondu à cette question dans son Elvis Gratton… Icitte le monde y sont trop ben Pierre. Le poids de la survie du francais ou d’un peuple c’est pas grand chose dans la balance quand de l’autre coté, « t’as déjà ta maison, ton char, ta job, a bière, tes enfants, ta femme, tes chums, pis : Ouain mais combien ca va coûter ca « l’indépendance » pis moé va tu falloir que je fasse un effort ? Crisse on est ben quand même icitte ! » On retrouvait pas ca dans les anciens pays de l’Est et le plus drôle, c’est ce que l’on a présentement que ces gens là voulaient quand ils ont voulu faire l’indépendance!

Malheureusement, qui se ressemble s’assemble. Avec le temps, Falardeau a eu ses disciples… Du monde mal engueulé, répétant le même discours que Falardeau, l’intelligence en moins. Des extrémistes de gauche aveuglés par la haine de tous ceux qui ne pensent pas comme eux. On les voit toujours dans les manifs et à la St-Jean. J’ai pas envie d’être associé à du monde comme ca.

C’est tout ca qui me faisait royalement chier chez Falardeau. Parce que dans le fond, lui et moi on voulait la même chose.



Nelly Arcand


Chaque fois que quelqu’un s’enlève la vie, je trouve ca très triste. J’en ai déjà beaucoup trop autour de moi qui ont suivi ce chemin pour rester de marbre.
Je n’étais pas un fan. Je trouvais que, malgré une plume superbe, elle n’avait pas grand chose à dire. J’ai trouvé que son premier roman ressemblait à une psychanalyse dont il aurait été facile de faire le tour en moins de 30 pages. En regardant son entrevue avec Martineau, j’ai cru détecter une personnalité bipolaire. Ajoutez à ca un désire insatiable de vouloir plaire et provoquer à tous prix et vous avez les ingrédients qui vous mènent trop souvent à la dépression ou au burnout et à cette triste solution. Elle a déroulé le tapis rouge et s’est ouverte aux médias, et ce qui devait arriver, arriva.

Doit-on blâmer les médias ? Non. Je crois que Nelly Arcand était destinée à cette tragique fin, avec ou sans les médias.
J’ai appris aujourd’hui qu’un de mes amis a été très proche d’elle à une certaine époque. Je lui ai fait parvenir mes sympathies. Il m’a répondu qu’il trouvait ca très triste mais qu’il n’était pas surpris. Je lui ai répondu que moi aussi je trouvais ca triste, mais que je n’avais pas été surpris aussi.

En espérant que Falardeau et Arcand trouvent la paix là ou ils sont.

Salut

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bon billet, ça amène un peu d'équilibre... Personnellement, j'ai toujours dit que Falardeau était meilleur écrivain qu'orateur. Ses écrits sont souvent justes et son style particulier. Il est passé maître dans l'approche pamphlétaire qui n'est plus tellement populaire chez les écrivains qui parlent de politique. J'en suis un fan inconditionnel malgré les quelques dérapages.

Il me manquera car il savait comment provoquer. Je crois que ceux qui nous amènent vers les extrêmes nous forcent à réfléchir. Dans notre monde du "politically correct" et de la sacro-sainte recherche du consensus, il était un incontournable.

Il me manquera.